JdC Garden Trends Journées des collections : du plaisir, des certitudes et des inquiétudes
Le Salon, qui s’est tenu fin mars au parc Chanot, à Marseille (13), a été un heureux moment de retrouvailles pour les professionnels de la distribution. Mais après une année 2021 historique, des nuages planent à l’horizon pour les points de vente…
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Tous les Salons qui retrouvent petit à petit leur place dans le calendrier le montrent : tout le monde avait hâte de se revoir « en vrai » après deux années de visioconférences, de relations téléphoniques ou de rencontres masquées.
Les Journées des collections Garden Trends, qui ont eu lieu du 29 au 31 mars au parc Chanot, à Marseille (13), n’ont logiquement pas échappé à la règle. Cette « édition des retrouvailles », comme elle avait été baptisée par les organisateurs, après deux années de reports et d’annulations, avait aussi la saveur particulière des événements qui se déroulent à la suite de moments de vie intenses.
Pour la distribution jardin, après une année 2021 où des croissances historiques ont été enregistrées (+ 18 % chez InVivo selon son directeur général, Guillaume Darrasse, lors de la conférence d’ouverture), la période méritait vraiment ce qualificatif !
Après cet épisode de fébrilité, le monde du jardin s’attendait à un maintien à un assez haut niveau de l’activité, certes en baisse par rapport à l’an dernier mais suffisamment fort. Un atterrissage en douceur, comme on imagine souvent dans ce genre de situation. Cela semblait être le cas jusqu’à une période récente, mais un premier trimestre 2022 que tout le monde s’accorde à trouver assez mauvais dans les jardineries et Lisa, doublé des questions posées par la situation internationale et l’inflation galopante qui en découle, fait planer des doutes. L’hypothèse d’une chute brutale est désormais évoquée par beaucoup. Si Guillaume Darrasse, toujours dans la conférence d’ouverture, s’est voulu optimiste pour la saison qui arrive, le cofondateur et codirecteur général de l’opérateur Web ManoMano, estime que 2022 pourrait être une année difficile…
Tout va se jouer en avril et juin
Les métiers du jardin seront vite fixés : si le coup de mou de l’activité entre janvier et mars a un impact assez limité, il n’en est pas de même entre avril et juin. C’est bien là que se fait le plus gros du chiffre d’affaires et l’arbitrage des consommateurs entre leur appétence pour le jardin et la perte de leur pouvoir d’achat en raison de l’inflation sera vite perceptible. La filière sera alors fixée sur ce que les Français ont envie de consacrer à leur jardin…
L’autre inquiétude mise en avant par les nombreux fabricants de produits pour le jardin présents au Salon porte sur la disponibilité en matières premières. Comme pendant la période Covid, et même en bien pire, les plastiques ou les métaux, pour ne citer qu’eux, manquent et leur prix flambe. Les points de vente semblent avoir anticipé en remplissant leurs rayons fin 2021, grâce à la trésorerie accumulée, accentuant la lenteur des réassorts en ce début d’année et la mollesse du marché, mais tout le monde a en tête que les prix vont être erratiques et les négociations entre fournisseurs et enseignes difficiles lorsque les ventes vont repartir.
Des tendances confortées
Dans ce contexte contrasté, les échanges se sont montrés plutôt bons et la fréquentation du Salon correcte.
Une tendance remarquée : la remontée en puissance des produits naturels. « Ils ont remplacé les produits colorés en plastique des dernières années », a précisé le tendanceur Manuel Rucar dans la conférence introductive.
Autre tendance notable : la praticité au jardin était aussi omniprésente.
Le programmateur d’irrigation fonctionnant à l’énergie solaire Aquabloom de Gardena, primé au concours de l’innovation du Salon, l’illustre bien.
Tendance aussi au recyclage, avec deux composteurs rotatifs primés.
Enfin, laconsommation responsable est aussi présente partout, en particulier au niveau des plastiques. Les fournisseurs de pots affichent partout qu’ils n’utilisent plus que du plastique recyclé et recyclable :
- le fournisseur Terraplast change de nom pour devenir Terra !
- un fabricant de serfouettes en plastique recyclé a été primé au concours de l’innovation ;
- Florentaise, pour un substrat 100 % composé de matières locales et renouvelables, donc sans tourbe, et proposé dans un emballage en plastique… recyclé, forcément.
La crise sanitaire a renforcé les tendances qui pointaient en 2018-2019. On saura rapidement si ces orientations seront confortées par la crise internationale… ou pas !
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :